Le remboursement de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères n’a rien d’automatique. Il se faufile entre les lignes du bail, s’appuie sur des textes précis, et s’accompagne d’une ribambelle de justificatifs. Un oubli, une confusion sur le montant ou une seule ligne mal interprétée sur l’avis d’imposition, et la mécanique s’enraye : contestations, retards, parfois refus catégoriques. Pour éviter ces écueils, chaque partie doit connaître les étapes, les délais, et les documents à ne pas égarer.
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères : ce que tout propriétaire doit savoir
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) s’impose à tout détenteur d’un bien bâti soumis à la taxe foncière. Elle finance la collecte et le traitement des déchets produits par les habitants. Son montant repose sur la valeur locative cadastrale du logement, calculée par l’administration, sans jamais tenir compte de la quantité réelle de déchets générée.
Le propriétaire acquitte la TEOM en même temps que la taxe foncière. Mais la réglementation lui permet d’en demander le remboursement au locataire, à condition de respecter le cadre légal : seule la part correspondant à la prestation effective d’enlèvement peut être refacturée. Impossible d’y ajouter des frais annexes comme la gestion de la taxe ou les éventuels frais de contentieux.
Voici quelques règles à garder à l’esprit :
- La TEOM ne s’applique qu’aux logements ou locaux construits. Les terrains nus ou annexes non bâties échappent à cette taxe.
- Une exonération de taxe foncière ne signifie pas forcément que la TEOM disparaît : certaines situations locales maintiennent la taxe malgré l’exonération.
- Dans certains secteurs, la REOM (redevance d’enlèvement des ordures ménagères) s’impose en remplacement, avec une logique différente, basée sur la quantité de déchets effectivement collectée.
La TEOM figure toujours sur l’avis d’imposition taxe foncière, document qui fait foi lors de la facturation au locataire. Vérifiez la nature exacte des charges récupérables et distinguez bien la TEOM des autres contributions locales : toute approximation peut ouvrir la porte à des désaccords.
Dans quels cas peut-on demander le remboursement de la TEOM au locataire ?
La question revient chaque année : le propriétaire peut-il réclamer la taxe d’enlèvement des ordures ménagères au locataire ? La loi est claire : seule la part strictement liée à la collecte et au traitement des déchets est récupérable. Les frais accessoires ou de gestion restent du ressort du propriétaire.
Tout repose sur l’occupation effective du logement. Si le locataire occupe les lieux en résidence principale, qu’il s’agisse d’un bail classique ou d’une location meublée, la TEOM peut lui être demandée, une fois l’an, sur présentation de l’avis d’imposition correspondant au bien loué.
Pour que la demande soit légitime, plusieurs critères doivent être réunis :
- Le locataire doit avoir réellement occupé le logement pendant la période d’imposition ; en colocation, la répartition se fait en fonction du temps de présence de chacun.
- Le bail doit mentionner expressément la récupération des charges, ce qui inclut la TEOM.
- La somme réclamée ne doit jamais dépasser la part affichée sur l’avis de taxe foncière, hors frais de gestion ou autres éléments non récupérables.
Pour éviter toute ambiguïté, le propriétaire doit transmettre au locataire une copie de l’avis de taxe foncière, la ligne « taxe d’enlèvement des ordures ménagères » étant parfaitement identifiable. Cette transparence est la meilleure protection contre les litiges ou les contestations sur le montant.
Quelles démarches suivre pour récupérer la TEOM : étapes administratives et documents à fournir
Récupérer la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) auprès du locataire ne s’improvise pas. Dès que le propriétaire reçoit l’avis de taxe foncière, il dispose de toutes les informations nécessaires pour enclencher la régularisation.
Pour mener cette démarche à bien, plusieurs étapes doivent être enchaînées sans fausse note :
- Attendre la réception de l’avis de taxe foncière relatif à l’année concernée.
- Relever avec précision le montant de la TEOM, en excluant les frais de gestion ou autres contributions non récupérables.
- Transmettre au locataire une copie de cet avis avec un décompte détaillé de la somme due.
- Laisser un délai raisonnable pour le règlement, généralement aligné sur la régularisation annuelle des charges.
La régularisation intervient chaque année, souvent à la fin de l’exercice locatif. Si plusieurs locataires se sont succédé ou en cas de colocation, la charge se répartit au prorata du temps d’occupation. Une gestion méticuleuse des justificatifs (avis, courriers, paiements) limite les risques de contestation à l’avenir.
Conseils pratiques pour une refacturation sereine et éviter les litiges
Mieux vaut prévenir les tensions que les subir. Pour une gestion locative sans heurts concernant la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, la clarté doit prévaloir dès la signature du bail. Indiquez noir sur blanc que la TEOM sera récupérée auprès du locataire, en détaillant la méthode retenue pour la régularisation annuelle.
Chaque année, transmettez l’avis de taxe foncière au locataire, accompagné d’un décompte précis, et veillez à ce que les frais de gestion restent à la charge du propriétaire. Si une colocation est en place, le calcul au prorata temporis assure une répartition équitable.
Si un désaccord surgit, privilégiez le dialogue écrit et la pédagogie : montrez que la TEOM figure parmi les charges récupérables, selon le décret du 26 août 1987. En cas de blocage, la commission départementale de conciliation peut être saisie gratuitement pour trouver un terrain d’entente, loin des procédures judiciaires longues et coûteuses.
Conservez chaque pièce : avis d’imposition, notifications, preuves de paiement, échanges de mails. Cette rigueur protège aussi bien le bailleur que le locataire, et évite bien des mauvaises surprises sur le parcours parfois sinueux de la gestion locative.
Au bout du compte, la TEOM n’est ni une charge anodine ni une formalité négligée : elle trace, année après année, le fil d’une relation locative transparente, équilibrée, où chacun sait ce qu’il doit payer, ou réclamer.


